lunes, 10 de diciembre de 2007

Approbation de la nouvelle Constitution

Dans la nuit du 8 au 9 décembre, le texte de la nouvelle Constitution a été approuvé dans le détail, à Oruro, après une révision plus que rapide, environ 14 heures.
Les commentaires externes au MAS, tant du côté "indien" que du côté de la droite (PODEMOS), sont évidemment critiques, en particulier parce que la Constitution serait une espèce de "pot-pourri", qui aurait pour intention de vouloir satisfaire tout le monde, en espérant parvenir ainsi à rétablir une certaine paix sociale.


D’un côté, les secteurs "indianistes" reprochent au MAS de ne pas avoir véritablement transformé la structure de l’Etat néo-colonial, en ne faisant qu’ajouter certains termes (pas encore bien définis) concernant la population « indienne » : communautaire, réciprocité, autonomies indigènes, population indigène-originaire paysanne (alors que le recensement de 2001 a montré que la majorité de la population indienne est urbaine), propriété communautaire, juridiction indigène (droit coutumier). D’autres critiques concernent plus particulièrement le maintien de la propriété privée, à côté de la propriété communautaire et de propriété de l’Etat. Leur critique rejoint celle de secteurs de la gauche indigéniste, dont de nombreuses propositions en tant que Pacte d’Unité n’ont pas été reprises dans le nouveau texte constitutionnel. D’autres, enfin, reprochent au texte d’avoir été élaboré par quelques assesseurs non-indiens, qui auraient d’une certaine façon idéalisé l’Indien, le droit coutumier, l’économie communautaire, bref, de ne pas connaître la réalité actuelle de la population indienne.

De l’autre côté, l’opposition de droite, c’est-à-dire PODEMOS, les Comités Civiques de Santa Cruz, Béni, Pando, Cochabamba, Chuquisaca y Tarija, et certaines préfectures, considère que le nouveau texte est une claire atteinte à leurs intérêts économiques, puisque la propriété agraire sera limitée à 5.000 ou 10.000 Ha (un référendum devrait définir la superficie autorisée), et devra obligatoirement assumer une fonction économique et sociale. Le MAS prévoit également une révision de l’origine de certaines fortunes de l’oligarchie de Santa Cruz, ce qui indirectement est à l’origine de réactions négatives de la part de l'élite de ce département.


Ce qui est clair, c’est que le MAS n’a pas pensé le pays en termes d’interfaces de systèmes, mais bien en termes de juxtaposition ou d’agrégat de ces systèmes politiques, économiques, juridiques, et sociaux. Or, nous sommes bien en face d’un antagonisme de civilisation : d’un côté un système capitaliste, dont les représentants sont d'ailleurs d'origine occidentale et se revendiquent comme tels (croate, libanaise, etc.), fondé sur l’intérêt privé, le développement extensif basé sur la technologie de pointe, l’exportation, l'entreprise privée, le paradigme positiviste, etc. D’un autre côté, un système procédant de la civilisation amérindienne, basé sur le principe de réciprocité, le développement qualitatif, intégral (économique, social, symbolique) et que l’on peut plus facilement comprendre à partir du nouveau paradigme scientifique.

La nouvelle Constitution n’a pas permis un dialogue de civilisation, mais au contraire de renforcer la relation de force entre les deux systèmes. Mais ce dialogue était-il possible ? Je ne le pense pas, car pour qu’il y ait dialogue, il faut que les deux parties en présence se reconnaissent d’abord comme interlocuteurs égaux, or l’élite politique, économique et intellectuelle de l’Orient du pays, considère encore les Aymaras et les Quechuas (les « Qullas »), comme des sous-hommes, des ignorants, comme une race inférieure (cf. les insultes racistes proférées contre les Assembléistes à Sucre ). Evo Morales est président depuis 2005, mais ils ne l’acceptent pas encore comme tel ! Difficile alors d'établir un dialogue...

sábado, 1 de diciembre de 2007

Nouvelle Constitution bolivienne

Cf. texte intégral de la nouvelle Constitution en espagnol: http://www.constituyentesoberana.org

Ce document approuvé "globalement" (en grande), doit maintenant être révisé dans le détail...

domingo, 25 de noviembre de 2007

Approbation de la Nouvelle Constitution dans un climat de violence

Hier soir, le nouveau texte constitutionnel fut approuvé dans un climat de violence qui coûta la vie à deux personnes et plusieurs blessés. Depuis plusieurs jours, les opposants au gouvernement empêchaient, physiquement, la réouverture des sessions de l’Assemblée Constituante qui devait terminer les débats en vue d’obtenir le consensus de tous les articles de la nouvelle Constitution.

Les opposants au Gouvernement d’Evo Morales sont organisés autour des Comités Civiques des départements de Santa Cruz, Béni, Pando, Tarija, Cochabamba et Chuquisaca, qui défendent leurs propres intérêts économiques et le modèle néolibéral en Bolivie.

lunes, 12 de noviembre de 2007

AGRESSIONS PHYSIQUES ET VERBALES ENVERS LES ASSEMBLÉISTES DU MAS. "Quand les monstres surgissent..."

L'assemblée constituante est en difficulté: il ne manque plus que 30 jours pour que le texte final soit présenté, 85% du travail est fait et a obtenu le consensus de tous les partis, et du coup les opposants de droite commencent à paniquer. Vendredi dernier, un groupe de choc de la droite à battu trois constituants dans la rue, les assembléistes femmes, indiennes, se font insultées dans la rue, on ne les accepte pas dans les restaurants de Sucre (ville de droite), et la sécurité n'est plus garantie. Le MAS a la ferme intention de terminer le travail, et il est donc question de réaliser les sessions dans une autre ville, Cochabamba ou Oruro (le préfet d'Oruro est du MAS, mais pas celui de Cochabamba). On suppose que ce sont les familles terratenientes de Santa Cruz qui sont derrière cette tentative de boycott, mais pourtant leurs intérêts ne sont pas en jeu dans la Constitution, puisque la loi prévoyant l'expropriation de leurs terres est promulguée depuis longtemps, et leur autonomie départementale est consolidée par la nouvelle Constitution... C'est un sabotage de fond, d'une élite qui n'a pas encore accepté d'avoir un président indien, qui ne reconnaît aucun droit aux indiens, etc. On suppose également, que ces familles de Santa Cruz, qui se sont organisées en Comité Civique dans 5 des neufs départements du pays, se trouvent les multinationales pour qui les nouveaux contrats d'exploitation du gaz naturel représentent de grosses pertes.
On se rend compte que nous sommes à un tournant de l'histoire qui prendra du temps à être accepté par l'ancienne élite. Comme Gramsci disait: "L'ancien système se meurt, le nouveau tarde à naître, et dans ce clair-obscur surgissent des monstres...".

miércoles, 17 de octubre de 2007

Accord sur les autonomies

Afin d'éviter la paralysie de l'Assemblée Constituante sur le thème du transfert du siège du gouvernement -actuellement à La Paz- à la capitale de Sucre, un Conseil Politique a été créé qui regroupe des constituants des 13 forces politiques représentées à l'Assemblée Constituante et qui est placé sous la direction du vice-président A. García Linera.
Ce Conseil Politique a fait connaître l'Accord signé concernant les différents niveaux d'Autonomie qui seront reconnus dans la nouvelle Constitution (après bien sûr le Référendum populaire qui acceptera ou refusera le nouveau texte constitutionnel).

ACCORD CONCERNANT LES AUTONOMIES

La nouvelle Constitution bolivienne de l’Etat établit : autonomies départementales, regionales ou provinciales, indigènes originaires paysannes et municipales, toutes accompagnées d’une juridiction territoriale.
Les autonomies, en ce qui concerne leurs principes, portées, structure, compétences, attributions et coordination seront régies par la nouvelle Constitution politique de l’Etat et une Loi Cadre des Autonomies et de la Décentralisation, qui sera approuvée par les deux tiers des votes de l’organe législatif, garantissant l’unité et la souveraineté nationales.

Autonomies :

a) Départementale : Les départements où a gagné la réponse affirmative lors du référendum du 2 juillet 2006 accèderont directement à l’autonomie départementale.
Ses portées sont : l’élection directe de leurs autorités par tous(tes) les citoyen(ne)s et la faculté législative exclusive pour émettre des normes départementales dans le cadre de sa juridiction et des compétences exclusives assignées par la nouvelle Constitution Politique de l’Etat et la Loi Cadre des Autonomies et de la Décentralisation.
Ces dispositions seront dotées d’instruments à travers le statut autonomique départemental, qui sera approuvé par les deux tiers des membres de l’organe départemental à l’intérieur du cadre de la Loi des Autonomies et de la Décentralisation.

b) Régionales ou provinciales : Les autonomies régionales ou provinciales seront conformées dans le cadre de la juridiction et des limites départementales sur la base de l’association des municipalités ou des provinces. Sa conformation et ses compétences devront être décidées et conférées par deux tiers des votes de l’organe départemental compétent, en tenant compte de la volonté de la population concernée.

c) Indigène Originaire Paysanne : Les peuples indigènes originaires paysans, appliquant leur droit à la libre détermination, conforment des autonomies dans le contexte municipal et de leurs territoires, dans le cadre de la Convention 169 de la OIT et de la déclaration des Nations Unies sur les peuples indigènes. Dans le cas des territoires indigènes qui dépassent les limites municipales et départementales, l’autonomie indigène garantira l’unité de gestion territoriale et interviendra au moyen des associations de municipalités (mancomunidades), sans affecter les limites départementales et municipales.

d) Municipales : La structure, composition et compétences des gouvernements municipaux seront déterminés dans la nouvelle Constitution Politique de l’Etat et dans la Loi.
La nouvelle Constitution Politique de l’Etat établit que, dans les départements décentralisés, l’élection de préfets et des conseillers départementaux sera réalisée par vote populaire. Ces départements pourront accéder à l’autonomie départementale au moyen de la réalisation d’un référendum « relié » (vinculante) à l’organe législatif.

En ce qui concerne les autonomies, la primauté et la prélation légale de la Constitution Politique de l’Etat, Loi, Décrets Suprêmes, Norme Départementale, Ordonnance Municipale, seront reconnues.

Les Décrets Suprêmes n’interfèrent pas dans les attributions assignées dans la nouvelle Constitution Politique de l’Etat aux gouvernements départementaux autonomes.
Toutes les formes d’autonomie et de décentralisation seront sujettes à des processus de contrôle et de fiscalisation de la part des entités publiques compétentes au niveau national.
Il est établi que le traitement des compétences autonomiques sera réalisé dans une deuxième phase, immédiatement après la signature du présent accord. La faculté législative normative départementale s’exerce dans le contexte des attributions exclusives incorporées au nouveau texte constitutionnel.

En application de l’accord national pour la viabilité de l’Assemblée Constituante, le présent accord est signé par les représentants des différentes forces politiques.

La Paz, 11 octobre 2007

miércoles, 11 de julio de 2007

Grande Marche en provenance des Terres Basses

Une grande Marche organisée par la Confédération Indigène de l’Orient (CIDOB) est partie de Santa Cruz le 7 juillet en vue de défendre l’incorporation des Autonomies Indigènes dans la nouvelle Constitution. Les organisateurs pensent arriver à Sucre le 28 juillet. La caravane est conformée de près de 300 personnes, en majorité des femmes et des enfants.
L’enjeu de cette 4éme Marche indienne en provenance des Terres Basses concerne avant tout la creation d'autonomies indigenes, un sujet qui oppose les autorités de Santa Cruz et les partis d’opposition qui défendent les autonomies départementales, et le parti au gouvernement, le Pacte d’Unité et de nombreuses organisations des peuples originaires, qui revendiquent la création d'autonomies indigènes. « Il n’est pas possible de construire 36 nations indigènes originaires et six interculturelles (…). Leur reconnaissance est juste possible au niveau culturel, au niveau du respect de leurs us et coutumes », a affirmé le législateur de l’opposition Antonio Franco.vendiquent la mise en place d’autonomies indigènes.

viernes, 1 de junio de 2007

La Réciprocité dans la nouvelle Constitution

Réciprocité et complémentarité

La réciprocité est un concept important de la nouvelle Constitution bolivienne. On le retrouve par exemple dans la proposition du Pacte d’Unité dans plusieurs articles qui traitent des principes qui devraient régir les relations internes et les relations internationales ; on le retrouve également dans les propositions du MAS.

Il est donc important de préciser comment peut s’appliquer le principe de réciprocité au sein du pays, et entre la Bolivie et les autres pays.

La réciprocité devrait être reconnue comme le principe de différentes structures qui sont les matrices de toutes les valeurs : la justice, la liberté, l’équité, la fraternité, la dignité, etc. Et c’est l’apport fondamental des peuples indiens (indígenas originarios) à la Bolivie que de permettre la création, à volonté, de ces valeurs au sein, non seulement de leurs territoires, mais du pays entier. Cela implique que la réciprocité soit reconnue comme le principe d’organisation et de fonctionnement dans les territoires indigènes. Il faut reconnaître dans la Constitution une territorialité à la réciprocité pour qu’elle puisse se développer, être à la base des relations sociales, économiques et politiques de ces territoires, et pour pouvoir créer des interfaces avec l’échange.

Reprenons l’article 2 de la proposition du Pacte d’Unité : (la Bolivie) se fonde sur les principes d’unité, de solidarité, de réciprocité, de complémentarité, d’harmonie, d’équilibre, d’équité sociale et sexuelle dans la participation, la distribution et la redistribution des produits et des biens sociaux, avec équité sexuelle, pour « vivre bien ».

Ces derniers mois, en Bolivie, l’unité et la complémentarité ont été utilisées pour désigner les modalités des rapports possibles à mettre en place entre l’Orient et l’Occident boliviens, rapports qui dissimulent un antagonisme entre un modèle capitaliste de développement mis en place par les entrepreneurs des terres basses (surtout du département de Santa Cruz), et un modèle de développement plus qualitatif et social proposé dans les Hauts Plateaux. Évidemment, il s’agissait également de trouver un mécanisme pour établir des relations constructives entre la population « camba », de diverses origines (libanaise, juive, etc.), qui contrôle le pouvoir à Santa Cruz, et la population « colla » de l’Altiplano.

Il y a en réalité deux idées sous-jacentes au concept de « complémentarité » tel qu’il est utilisé dans le débat public.

D’une part, un antagonisme de civilisation et de modèle, avec un modèle plus individualiste basé dans une économie d’échange de type libéral, d’un côté, et un modèle plus « communautaire », basé dans une économie de réciprocité, d’un autre côté.

D’autre part, le terme de « complémentarité » fait allusion au concept aymara d’allqa, par lequel on désigne dans les Andes deux termes opposés mais complémentaires, comme le bas et le haut, la droite et la gauche, etc. Ils sont opposés mais complémentaires car un principe les unit : il n’y a pas de bas sans haut, pas de droite sans gauche, etc. Il n’y a pas ici d’antagonisme entre forces contraires car dès le départ, ces oppositions sont liées par un principe commun : la hauteur pour le bas et le haut, la latéralité pour la gauche et la droite.

On le devine, tel n’est pas le cas de la division du pays. Il s’agit bien d’un antagonisme de civilisation – plus que de culture-, un antagonisme historique provenant de la colonisation. Pour dépasser cet antagonisme, il ne serait pas suffisant de déclarer que l’Occident est complémentaire de l’Orient, comme s’il s’agissait de deux moitiés d’un ayllu. On ne pourrait pas non plus se représenter le pays comme un tout, à partir d’une parole d’union pour reprendre les concepts de la théorie de la réciprocité, sans au préalable créer une structure qui permette de dépasser l’antagonisme initial.

Il serait alors souhaitable que cet antagonisme soit reconnu comme la base de la contradiction bolivienne, et de créer des interfaces qui permettent que chacun des modèles de société puisse se développer librement, et permette à la fois le développement de l’autre, qu’il s’agisse d’ailleurs des relations internes ou des relations internationales que la Bolivie établit avec les pays libéraux.

« Unitaire et Plurinational » : une contradiction ?

La proposition indigène d’un « Etat Unitaire et Plurinational », dont nous avons parlé dans l’envoi précédant, fait problème. Comment peut-on être à la fois « Un » et « Plusieurs »? Un idéologue de l’opposition a écrit:

« Joindre dans une seule formule les deux expressions c’est ne pas se rendre compte que ce c’est incohérent, ou mieux encore, c’est ne pas comprendre ce qu’on dit. « Unitaire » est incompatible avec « Plurinational ». « Unitaire » signifie que le pouvoir ou le système des décisions politiques d’un pays réside dans un seul centre, qui s’exprime normalement dans les trois pouvoirs de l’Etat, divisés fonctionnellement mais pas territorialement. Le « plurinational » signifie qu’il existe plusieurs « nations » divisées territorialement et auxquelles il ne serait pas cohérent de nier la constitution de pouvoirs équivalents aux pouvoirs d’un Etat unitaire, ce qui fait que « plurinational » entre en contradiction avec « unitaire ». (…) Dans aucun pays au monde il existe un Etat « plurinational » qui soit à la fois « unitaire », parce que c’est une contradiction de termes : c’est l’un ou l’autre mais pas les deux à la fois ! ».

Ce commentaire est intéressant du point de vue de la théorie de la réciprocité, puisqu’il renvoie au concept de contradiction. On le sait, la logique classique d’Aristote se base sur l’idée qu’une chose qui est identique à soi-même ne peut être identique à une autre chose. Si A est A, A n’est pas B. Ces deux principes (identité et contradiction entre A et B) a fondé toute la pensée occidentale depuis l’Antiquité, jusqu’à l’apparition de la Physique Quantique. Celle-ci découvre en effet que la lumière peut-être onde et particule, selon l’instrument d’observation utilisé par le chercheur. C'est-à-dire que la lumière peut être continue (onde) et discontinue (particule). Dans la primière moitié du XXe siècle, le philosophe et physicien Stéphane Lupasco propose une la logique du contradictoire que l’on peut résumer ainsi : "A tout phénomène ou élément ou événement logique quelconque, et donc au jugement qui le pense, à la proposition qui l'exprime, au signe qui le symbolise : e, par exemple, doit toujours être associé, structuralement et fonctionnellement, un anti-phénomène ou anti-élément ou anti-événement logique, et donc un jugement, une proposition,un signe contradictoire : non-e ; et de telle sorte que e ou non-e ne peut jamais qu'être potentialisé par l'actualisation de non-e ou e, mais non pas disparaître afin que soit non-e soit e puisse se suffire à lui-même dans une indépendance et donc une non-contradiction rigoureuse (comme dans toute logique, classique ou autre, qui se fonde sur l'absoluité du principe de non-contradiction). On voit alors que parmi tous les degrés intermédiaires d'une actualisation/ potentialisation, un moment d'équilibre peut exister, où deux actualisations inverses sont à égalité et s'annulent : Lupasco appelle ce moment contradictoire en lui-même : état-T, "T" comme "Tiers inclus" » (http://mireille.chabal.free.fr/lupasco.htm).

Dominique Temple, quant à lui, découvre que les structures qui permettent de créer à volonté le contradictoire, sont toutes des structures de réciprocité. En effet, la réciprocité « permet à celui qui agit de subir l’action dont il est l’agent grâce à l’action de son partenaire ou d’un autre partenaire de sorte qu’il devienne le siège de l’interaction entre l’agir et le subir. » Entre les deux consciences, la conscience de l’agir et la conscience du subir, il se crée une résultante qui est la même pour tous ceux qui participent de la même structure de réciprocité puisque cette résultante ne peut se construire sans la participation d’autrui. Cette connaissance ne peut pas être une connaissance non-contradictoire, puisqu’elle est la relativisation de l’une et l’autre des consciences antagonistes. Elle est contradictoire et se traduit par une conscience affective.

Cette conscience affective s’exprime cependant par deux modalités distinctes : soit par le principe d’opposition, soit par le principe d’union, dont nous venons de parler dans le texte antérieur. La parole d’opposition est l’expression de cette conscience par l’opposition complémentaire des deux termes qui ont été mis en jeu (les deux moitiés urin et aran de l’ayllu, par exemple) ; la parole d’union, par contre, réunit ce que la parole d’opposition divise : elle s’exprime comme une totalité, non pas homogène et close, mais plutôt le rassemblement de termes légèrement différenciés (la marka dans les Andes qui réunit de nombreux ayllus comme centre cérémoniel, politique ou économique).

Ce qui est contradictoire, en soi, ce n’est pas le fait que l’on puisse se représenter la communauté par une parole d’opposition et, dans d’autres circonstances, par une parole d’union, mais bien ce qui a donné origine à ces deux paroles et qui résulte de la relativisation de forces totalement contraires, non complémentaires, et que l’on appelle le Contradictoire, la conscience affective.

Or, il me semble que la proposition indigène d’un Etat « Unitaire » et « Plurinational » se base plutôt dans le fait que la Bolivie puisse être représentée comme un pays unitaire, la nation bolivienne, mais qu’elle peut également, dans d’autres circonstances, être conçue comme l’articulation de différentes nations. Les deux drapeaux qui flottent sur les murs du Palais Présidentiel depuis l’élection d’Evo Morales, me semblent être une image de cette possibilité de concilier dans un même lieu, l’unité et la diversité.

Mais s’il n’y pas contradiction entre l’un et le deux, lorsqu’il s’agit de se représenter le pays, mais il y en a bien une lorsqu’il s’agit de penser les rapport de civilisation. Ceci est un problème de fond. Pour les partis de l’opposition, le pays est toujours pensé comme une seule nation, même si ils reconnaissent une certaine « dette historique » envers les peuples originaires, et acceptent donc de joindre l’épithète d’interculturel dans leur vision de pays (interculturel étant, soit dit en passant, un autre terme polysémique et ambigu dont on reparlera une autre fois).

Or, ce problème n’est pas abordé. Comment concilier des civilisations dont l’une prône l’échange comme seule modalité de relations, et l’autre, la civilisation amérindienne, qui se fonde sur des rapports de réciprocité ? Voici le vrai antagonisme de base qui requiert alors pour être résolu d’interfaces entre systèmes afin que l’un et l’autre des systèmes puissent se développer librement. Comment des structures de réciprocité auront-elles leur place, non seulement au sein des territoires indigènes, mais dans l’économie nationale ? Quelles interfaces créer pour qu’elles puissent contribuer au développement du pays, du « vivre bien » ? Poser les bonnes questions c’est déjà une partie de la réponse…

(cf. Liens Réciprocité dans les entrées latérales)

miércoles, 30 de mayo de 2007

Le centime de la dignité

La création d’un impôt de solidarité destiné aux enfants et aux jeunes sans logement et aux personnes âgées sans revenus a été proposée par un groupe de professionnels du MAS, le parti au gouvernement. Il s’agirait d’imposer de plusieurs centimes des produits de luxe, tels que la bière (0,10 Bs. par bouteille), l’alcool (singani, whisky, vins, etc. de 0,50 Bs. par bouteille), les cigarettes (0,05 Bs. par cigarette), l’essence et le diesel (0,10 Bs. par litre). Chaque habitant ferait donc une donation obligatoire aux plus défavorisés à travers l’Etat qui redistribuerait alors l’argent sous forme d’œuvres sociales : des auberges d’accueil pour 8.000 personnes.

Comment interpréter cette proposition ? Dans un premier temps, il est clair que l’Etat assume ici sa fonction de centre de redistribution, selon une structure de réciprocité verticale, propre de tous les Etats. Si cet argent est bien administré, c’est-à-dire si sa gestion n’implique pas la création d’une bureaucratie coûteuse, l’Etat pourrait gagner la confiance des boliviens et boliviennes, qui auraient alors le sentiment de participer à la construction d’une société plus digne.

¿Qui administrerait cet argent ? Il serait administré « directement par la société », selon l’expression de ses créateurs. En effet, il est prévu d’organiser une commission ad hoc composée d’un représentant de la Commission Permanente des Droits de l’Homme, de la Défense du Peuple, de l’Eglise catholique et du Ministère de l’économie. Mais la société civile se sentira t’elle vraiment représentée par cette commission ? Peut-être faudrait-il que des représentants d’organisations sociales soient aussi présents dans cette commission.

En ce qui concerne les tributaires, ils procèderont avant tout des populations les plus aisées, premières consommatrices d’alcool dans la pays. Mais la bière est également consommée abondamment lors des prestes, carnavals et autres fêtes des populations indiennes urbaines. La bière y est un bien de consommation, mais aussi de prestige, lorsqu’elle est donnée – par paires de bacs- durant les fêtes (prestes) organisées chaque semaine dans de nombreux quartiers et villages. Durant la fête du Gran Poder (« Grand Pouvoir ») de La Paz, la consommation de bière atteint 1.200.000 litres, mais il est vrai que la majorité de celle-ci est offerte par la Cervecería Nacional Boliviana aux différentes fraternités de danseurs.

On constate alors que ces bacs de bière, qui procèdent de la sphère de l’échange marchand, sont introduits dans la sphère de la réciprocité lors des prestes (institution de réciprocité centralisée mais bilatérale à travers de l’institution de l’ayni), puis retournent bien souvent dans la sphère de l’échange lorsque le surplus de bière est revendu à de nouveaux acheteurs, qui à leur tour introduisent les bacs de bière dans un circuit de réciprocité lors d’autres fêtes. Ils serviraient maintenant à alimenter un autre circuit de réciprocité : la redistribution des plus riches aux plus pauvres.

La redistribution qui serait mise en place par cet impôt permettrait à l’Etat de jouer un rôle de tiers responsable entre les plus riches et les plus pauvres en vue d’établir un équilibre entre eux. Il s’agit alors bien, dans ce cas-là, d’une redistribution productrice de valeurs éthiques, la justice, et aussi la fraternité entre les uns et les autres.

Par contre il n’est pas sûr que l’imposition de l’essence ait le même sens. Si l’on pense que le transport public est un secteur qui emploie la grande majorité des migrants indiens résidant en ville, on peut se demander s’il s’agit bien d’un produit de luxe.

Heureusement, cet impôt est imperceptible pour le porte-monnaie des consommateurs, et il est fort probable qu’il soit accepté sans opposition…

Dernier commentaire : on attend d’en savoir un peu plus sur la conception des auberges d’accueil, lorsque l’on se souvient des difficultés rencontrées par de telles initiatives dans le passé.

Selon les estimations, cet impôt devrait rapporter 80 millions de dollars annuels à l’Etat (environ 60 millions d’euros).

La production organique à l’origine de problèmes sociaux et écologiques?

La production de quinua organique, dans le cadre du commerce juste, s’est développée à une vitesse prodigieuse ces dernières années. Ainsi, dans les régions spécialement propices à la production d’une quinua de qualité d’exportation (Salinas, par exemple, dans le département d’Oruro), les producteurs ont abandonné la polyculture par rotation au profit d’une monoculture intensive et mécanisée de la quinua royale. Or les sols des Hauts Plateaux ne sont pas assez fertiles pour supporter les altérations provoquées par les tracteurs et une monoculture qui provoque rapidement une érosion importante. D’autre part, les agriculteurs qui voient dans l’exportation de quinua une façon rapide de s’enrichir compte tenu des prix avantageux de vente par rapport au prix local de la quinua, tentent de récupérer les moindres sillons libres de terrains de leur communauté. De nombreuses familles se trouvent ainsi affrontées les unes aux autres, et les autorités dans l’incapacité de gérer autant de conflits autour d’un enjeu fondamental : la terre. Un sujet de réflexion pour les défenseurs du commerce équitable capitaliste.

Un Etat Unitaire Plurinational Communautaire

L’idée de faire de la Bolivie un Etat Unitaire Plurinational Communautaire proposée par le MAS et le Pacte d’Unité pose problème à l’opposition, qui voit dans la juxtaposition des termes «unitaire» et «plurinational» une antinomie et un risque. « La proposition d’un Etat « plurinational » n’est pas défendable du point du vue analytique ; elle est politiquement dangereuse (« à haut risque ») ; et moralement peu responsable en raison des conséquences qu’elle aura sur le pays, alors qu’il existe d’autres voies, moins coûteuses, pour affronter le problème historique du pays », explique Jorge Lazarte, l’idéologue du parti de l’opposition Union Nationale (UN).

Pour l’opposition, il serait souhaitable de maintenir un Etat « National », qui reconnaîtrait la diversité culturelle du pays, de ses formes d’organisation politique et sociales, au sein d’autonomies indigènes, mais de ne pas les reconnaître comme Nations.

La proposition du Pacte d’Unité de reconstituer les territoires ancestraux des nations indiennes n’a pas été acceptée par le MAS, car ces nations (aymara, quechua, guarani, par exemple) se trouvent actuellement dans plusieurs pays sud-américains.

On le devine, la reconnaissance d’un Etat Plurinational est l’un des enjeux fondamentaux des discussions qui se déroulent actuellement au sein de la Commission de Vision de Pays à Sucre, puisque les nations indiennes représentent la majorité du pays. Aux pouvoirs actuels de l’Etat, actuellement au nombre de trois (Exécutif, Législatif et Judiciaire) s’ajouterait un quatrième pouvoir : le Pouvoir Social Plurinational, qui serait composé en majorité par les nations indiennes.

Face à cette reconnaissance politique des nations et peuples indiens, les débats s’animent de plus en plus à Sucre...
Poursuivons maintenant la lecture de la Proposition de Constitution du Pacte d’Unité qui regroupe plusieurs organisations paysannes, originaires-indiennes (indígenas) du pays. La proposition finale de Constitution du MAS n’est pas encore publique.

PROPOSITION ADOPTÉE PAR CONSENSUS PAR LE PACTE D’UNITÉ
Article 5.

I. La souveraineté réside dans l’ensemble des nations et peuples indigènes originaires paysans, afrodescendants et dans la population culturellement diverse des campagnes et des villes; elle est inaliénable et imprescriptible et d’elle émanent les fonctions et attributions du pouvoir publique; elle s’exerce de forme directe et a travers ses représentants dans les termes que cette Constitution établit. Les fonctions des pouvoirs Exécutif, Législatif, Judiciaire et Social Plurinational ne pourront pas être concentrés dans un seul organe.

II. Le pouvoir constituant réside dans les nations et peuples indigènes originaires paysans, afrodescendants et dans la population culturellement diverse des campagnes et des villes; il est inaliénable imprescriptible et ne peut être délégué à aucun autre pouvoir public et est exercé de façon directe en défense de l’unité des intérêts de l’Etat Unitaire Plurinational Communautaire.

Article 6.

I. L’Etat Unitaire Plurinational Communautaire adopte pour son gouvernement la forme démocratique, participative, représentative et communautaire.

II. L’organisation politique se base dans le principe de participation des nations et peuples indigènes originaires paysans, afrodescendants et de la population culturellement diverse des campagnes et des villes dans la prise de décisions, au travers de ses propres mécanismes et de ceux établis dans cette Constitution; la responsabilité individuelle et sociale du mandat; la révocabilité et l’alternance des charges dans tous les niveaux de l’Etat.

III. La souveraineté s’exerce au moyen des mécanismes de démocratie suivants:

a) Participative, au moyen d’Assemblées et de Cabildos Communautaires, de Consultation préalable, de Referendums, Plébiscites, Initiative Législative Citoyenne et de Révocation de mandat.

b) Représentative, au moyen de l’élection de représentants par vote universel et secret, tout en garantissant la parité et l’alternance entre hommes et femmes.

c) Communautaire, au moyen de l’élection, la désignation ou la nomination de représentants selon normes particulières.

lunes, 28 de mayo de 2007

PROPOSITION DU PACTE D'UNITÉ

(Source: Site http://www.constituyentesoberana.org)

Le thème de la propriété des ressources naturelles est l’un des sujets les plus difficiles à traiter au sein même du Mouvement vers le Socialisme (MAS). En réalité, c’est un sujet de discussion qui reste ouvert au sein même du Pacte d’Unité qui regroupe la Confédération Syndicale Unique des Travailleurs Paysans de Bolivia (CSUTCB), de la Confédération des Colonisateurs de Bolivia, de la Fédération des Femmes Paysannes Bartolina Sisa, de la Centrale Indigène de l’Orient Bolivien, de la Confédération des Nations, Ayllus et Markas de l’Altiplano (CONAMAQ) et du Mouvement des Sans Terre.

Pour les Aymara, par exemple, les ressources naturelles, renouvelables et non renouvelables, doivent appartenir aux peuples indiens. C’est une revendication essentielle de la CONAMAQ, qui menace de ne pas reconnaître le travail de l’Assemblée Constituante, et de la déclarer une Pré-Assemblée Constituante si sa position n’est pas prise en compte.

Par contre les peuples indiens des Terres Basses demandent la reconnaissance des ressources naturelles renouvelables qui se trouvent à l’intérieur de leurs territoires. Selon l’Assembléiste Raúl Prada, le terme “propriété” pourrait être synonyme de “consultation” comme le stipule la Convention 169 de la OIT. Cependant, avec l’approbation du Décret Suprême qui reconnaît le droit de consultation aux peuples indiens, la discussion est restée ouverte.

Le Pacte de l’Unité est parvenue cependant à établir un consensus sur la grande majorité des articles de la nouvelle Constitution.

Nous présenterons les principaux articles de cette proposition en plusieurs parties, compte tenu de l’importance du document :

CONSTITUTION POLITIQUE DE L’ETAT (proposition du Pacte d’Unité)

TITRE 1

DISPOSITION GÉNÉRALE

Article 1.- Cette Constitution respecte et constitutionalise la préexistence des nations et peuples indigènes originaires et afrodescendants, le contrôle ancestral sur leurs territoires et garantit sa libre détermination qui s’exprime dans la volonté de conformer et de faire partie de l’Etat Unitaire Plurinational Comunitario, et dans le droit de contrôler ses institutions, son auto gouvernement, de développer son propre droit et sa justice, sa culture, ses formes de vie et de reproduction, de reconstituer ses territoires et le droit de définir son développement avec identité.

Article 2.- La Bolivie est un Etat Unitaire Plurinational Communautaire, libre, indépendant, souverain, démocratique et social, qui reconnaît le pluralisme juridique, politique, culturel et linguistique ; décentralisé et possédant des autonomies territoriales.

Il garantit une dignité égale pour les personnes, les nations, les peuples et les cultures et favorise le respect mutuel et le dialogue interculturel.

Il se base dans les principes d’unité, de solidarité, de réciprocité, complémentarité, harmonie, équilibre, équité sociale et de genre (sexuel) dans la participation, distribution et redistribution des produits et des biens sociaux, avec équité de genre (sexuelle), pour « vivre bien ».

Article 3.- La population bolivienne se compose des nations et peuples indigènes originaires paysans, afrodescendants et d’une population culturellement diverse, rurale et urbaine.

Article 4. Cette Constitution établit comme valeurs suprêmes : la liberté, l’égalité, la dignité humaine et la justice sociale.

jueves, 5 de abril de 2007

PRONUNCIAMIENTO A LA OPINIÓN PUBLICA

Recordando, que los pueblos indígenas, campesinos originarios desde la "MARCHA POR LA SOBERANÍA POPULAR, EL TERRITORIO Y LOS RECURSOS NATURALES"de 2002 fuimos los primeros que posicionamos en la agenda nacional la Convocatoria a una Asamblea Constituyente para refundar el país, pese a la oposición férrea de los partidos tradicionales.

Ratificando, nuestra intención de transformar el modelo de Estado monocultural hacia un Estado Plurinacional, Unitario, descentralizado e incluyente, con justicia social y democracia participativa.

Reafirmando nuestro compromiso de participar activamente en la construcción de propuestas en el marco de la Asamblea Constituyente, instancia de debate amplio y democrático con respeto y en la búsqueda de alternativas que privilegien el interés común como bolivianos.

Informando a la opinión pública la conducta excluyente, intolerante y antidemocrática de ciudadanos, seguidores de paridos políticos tradicionales, funcionarios de la Prefectura y del Comité Cívico de Santa Cruz, que impidieron a las organizaciones indígenas, campesinas y de trabajadores asalariados el derecho de presentar sus propuestas y a expresarse libremente en este espacio donde los bolivianos y bolivianas que apostamos a un cambio estructural debemos expresarnos.

Invocando nuestro derecho a ser consultados mediante procedimientos apropiados y a través de nuestras instituciones representativas, según lo establecido en el Convenio 169 de la OIT. Recordamos que es el deber del Estado garantizar el cumplimiento de este derecho, con la finalidad de participar libremente, en la misma medida que otros sectores de la población y en todos los niveles en la adopción de decisiones para llegar a acuerdos.

DENUNCIAMOS

Las violentas agresiones a que fueron sometidos los constituyentes, campesinos e indígenas por el solo hecho de querer posicionar y defender sus propuestas, especialmente las referidas a: modelo de autonomías, visión de país, tierra, territorio y recursos naturales y derechos humanos. Estos hechos ocurrieron en el Marco del Encuentro Territorial de la Asamblea Constituyente de Santa Cruz.

Los hechos mencionados son una expresión de la intolerancia, racismo y exclusión frente a los pueblos indígenas y campesinos, dejando al descubierto su verdadera intencionalidad política de transformar el modelo de Estado para mantener el statu quo y sus privilegios, en contra de las amplias mayorías.

Denunciamos la falta de garantías por parte de los organismos de seguridad y las autoridades departamentales, que han permitido que estos hechos atenten contra el pluralismo y la dignidad de las personas, en una clara muestra de discriminación racial.

Por todo lo antes expuesto, el Bloque Oriente, exige a las autoridades nacionales y departamentales, y los organismos responsables de la seguridad, las garantías para que estos encuentros se realicen dentro del marco del respeto, el pluralismo y la democracia.

Demandamos a la Asamblea Constituyente, en el marco del Convenio 169 de la OIT, aplicar el derecho a la consulta como un recurso que garantice la efectiva participación y que desde la diferencia se construya un país para todos y con todos, donde la diferencia se exprese como una fortaleza en la construcción de un nuevo país. La aplicación de este derecho significaría saldar una deuda histórica a la exclusión reiterada de los pueblos indígenas en la configuración de un nuevo estado; de no aceptarse nuestra demanda, una vez más nos veríamos postergados para participar en el nuevo pacto social.

Convocamos a todas las organizaciones sociales a estar vigilantes, y dispuestos a movilizarnos para poder garantizar que nuestras propuestas sean incluidas en la Nueva Constitución Política del Estado.

Demandamos a todos los sectores que han demostrado intolerancia, a demostrar mayor apertura y un verdadero espíritu democrático, para garantizar este proceso de cambio por el cual apostamos todos los bolivianos y bolivianas.

Si logramos insertar nuestra demanda de autonomías indígenas originarias y campesinas, será un triunfo histórico para los pueblos indígenas del continente y el mundo, en la búsqueda incesante de la autodeterminación de nuestros pueblos. Será el primer paso para la reparación a nuestros pueblos por la usurpación de nuestros territorios ancestrales y su parcelación por procesos de división política administrativa que ha creado fronteras que han roto la continuidad e integridad de nuestros territorios, como parte de las sociedades interculturales, democráticas y con justicia para todos.

¡POR UN ESTADO PLURINACIONAL INCLUYENTE Y CONJUSTICIA SOCIAL!

Federación Sindical Única de Trabajadores Campesinos de Santa Cruz

CEPES, CIDOB, Federación Sindical de Colonizadores de Santa Cruz,

Federación Departamental de Mujeres Campesinas "Bartolina Sisa" de Santa Cruz, CAPAC

lunes, 26 de marzo de 2007

COMMISSION TERRE ET TERRITOIRE

La proposition de "Réforme Agraire" que travaille actuellement la Commission de Terre et Territoire de l’Assemblée Constituante a pour but principal la redistribution des terres non travaillées, surtout dans les terres basses du pays, au bénéfice des petits producteurs agricoles des Hauts Plateaux, dont les terres ont été fortement parcellisées depuis la Réforme Agraire de 1952 et sont devenues peu productives. Ainsi, on estime qu’en Bolivie, à peine 2 millions d’hectares ont été cultivées au cours des dix dernières années, d’un total de 16.4 millions de terres à vocation agricole.

Le principal critère d’accès à la terre est le travail, ce que l’on appelle la Fonction Économique et Sociale (F.E.S) de la terre. Les terres qui n’assumeront pas de Fonction Économique et Sociale seront redistribuées. Parmi les propositions débattues au sein de la Commission Terre et Territoire, il faut noter la proposition de limiter la propriété privée agricole à 5.000 hectares (proposition des mouvements sociaux) ou à 10.000 hectares (proposition de la Fundación Tierra).

COMMENTAIRE D' Alter' Nativas
SUR LA CAPACITÉ DE GESTION ÉCONOMIQUE DES COMMUNAUTÉS ANDINES


Dans de nombreuses régions des Hauts Plateaux (surtout les ex haciendas), les terres ont été parcellisées à un point tel que l'on parle de "sillonfundio", certains agriculteurs n'ayant que quelques sillons à leur disposition. Ce processus est le résultat de la Réforme Agraire de 1952, qui a promu la petite propriété familiale au détriment des terres communautaires. Dans de nombreuses communautés, les aynuqa (terres redistribuées chaque années selon les besoins des familles) ont disparu, et les pâturages ont été parcellisés. Ceci est d’autant plus critique dans les régions à vocation d’élevage de lamas qui a diminué considérablement au profit de l’élevage de bovins, chaque lama ayant besoin comme minimum d’un hectare de pâturage (voir photo ci-joint : à Ventilla Punku –Oruro, ces terres de pâturage sont parcellisées).

Ces transformations ont bien sûr fragilisé les capacités de gestion communautaire des populations, et ont rendu presque invisible le rôle économique des communautés andines et de leurs autorités –syndicales ou traditionnelles.

Pourtant, les problèmes d’accès à la terre, de limites entre petites propriétés foncières, la redistribution des terres abandonnées, la gestion des biens communautaires (infrastructures, équipement, etc.), la réalisation de tâches publiques (nettoiement des canaux d’irrigation, construction de l’école, etc.), sont bien des activités économiques gérées par tous les membres de la communauté, à travers leurs autorités.

Malgré cela, de nombreuses institutions de développement ont encouragé la création d’associations de producteurs (de lait, de viande, de quinua, etc.), en marge de l’organisation communautaire, associations qui jouent actuellement un rôle économique important dans certaines régions, entre autres car elles permettent l’accès au commerce juste pour quelques produits (quinua, en particulier).

Il serait intéressant d’une part, de placer ces associations sous contrôle communautaire, puisque la communauté possède bien une capacité de gestion, et d’autre part de prévoir et de planifier avec les communautés les différentes activités mises en place par ces associations de telle sorte que certaines familles ne soient pas exclues de ces entreprises associatives n'ayant pas les ressources suffisantes pour y accéder (pas de vaches laitières pour un projet laitier, pas de lamas pour un projet de charque, etc.). De plus, dans certaines régions, ces associations ne contrôlent pas les conflits qui ont surgi entre agriculteurs pour accéder à plus de terres, comme dans le cas des producteurs de quinua d'Oruro (Salinas) par exemple, alors que justement le rôle des autorités communautaires est de veiller à une répartition équitative de la terre. D'autre part, ces projets ont incité la mise en place d'une monoculture peu adaptée aux sols des Andes qui requiert d'association de cultures, de rotation et de période de jachère en vue de maintenir la fertilité du sol.

Il faut noter que la reconnaissance non seulement des terres mais également des territoires communautaires et indigènes est une revendication importante des organisations indiennes au sein de l’Assemblée Constituante, et qu’elle obligera aux autorités communautaires et aux populations à revitaliser leurs capacités de gestion des ressources naturelles. Actuellement, les communautés n’ont pas le contrôle des ressources naturelles qui se trouvent dans leur territoire: à Ventilla Punku, pour citer un exemple concret, de nombreux habitants travaillent dans une mine d’antimoine située dans la communauté, donnée en concession par l’Etat à un particulier, pour un salaire de misère et sans aucune condition de sécurité.

(Sur le sujet de l'entreprise communautaire, cf. Liens: sites de Dominique Temple et du Cauris)

PROPOSITION DE CRÉATION D’UN NOUVEAU POUVOIR : LE POUVOIR SOCIAL PLURINATIONAL

Toutes les organisations politiques et sociales de l’Assemblée Constituante représentées dans la Commission d’Organisation et Structure du Nouvel Etat sont unanimes à reconnaître la nécessité de mettre en place des mécanismes qui garantissent la transparence de l’Administration Publique. Un 4ème pouvoir, le Pouvoir Social, pourrait être mis en place en vue de contrôler, mais aussi de décider et de gérer les affaires publiques.

Les représentants des différents partis et organisations sociales proposent des versions différentes de ce Pouvoir Social (Populaire, Citoyen, de Transparence, etc.). Le MAS, la principale force représentée à l’Assemblée Constituante, parle d'un Pouvoir Social Plurinational qui interviendrait en marge du gouvernement, et serait constitué par différentes organisations nationales à travers des mécanismes d’élection propres. Au niveau local, la population devrait co-gérer les municipalités avec leur maire en vue de lutter contre la corruption.

Ce pouvoir aurait les caractéristiques suivantes :

- Indépendance des autres pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire).

- Structure spécifique dans l’exercice du pouvoir. Il ne se limitera pas au contrôle social, mais aura également un pouvoir de décision, et interviendra dans la gestion et la fiscalisation des affaires publiques.

- Présence aux différents niveaux du gouvernement.

- Au niveau national (structure du gouvernement), des conseils nationaux d’organisations citoyennes et indiennes (indigènes) seront crées.

- Au niveau meso (unités territoriales urbaines et régionales), seront mis en place des conseils des organisations citoyennes et indiennes (indigènes).

- Au niveau local (unités territoriales indigènes et rurales), seront créés des conseils locaux des organisations citoyennes et indigènes.

- Les membres de ces conseils seront élus selon les « us et coutumes ».

Ces propositions sont en discussion actuellement au sein de la Comission d'Organisation et de Structure du Nouvel Etat de l'Assemblée Constituante.

domingo, 11 de febrero de 2007

L'article 70 du Réglement de Fonctionnement

Lundi prochain, 12 février, un accord devrait être signé entre le MAS et les partis de l’opposition au sujet de l’article 70 du Règlement de Fonctionnement de l’Assemblée Constituante, qui définit la modalité d’approbation des articles en commission et en session générale. Cet accord mettrait fin à un conflit de plusieurs mois qui paralysa le travail des Constituants. Il semblerait que la formule la plus probable soit le 2/3 des voix, et non pas la majorité absolue comme le proposait le MAS, mais avec la possibilité d’un référendum pour l’approbation des articles qui n’auraient pas obtenu le 2/3 des voix jusqu’en juillet. Le document précisera les détails de cette proposition : nous l’attendons...

Proposition de création d'une Autonomie Guarani

Le 8 février, l’assembléiste du Mouvement Vers le Socialismo (MAS), Avilicio Vaca, a présenté une proposition de création d’un dixième département à la Commission d’Autonomie de l’Assemblée Constituante. Le représentant guarani a précisé que cette proposition s’inscrit bien dans le cadre d’un Etat plurinational qui permettra la reconstitution des nations indigènes sur la base des autonomies indigènes. C’est pourquoi il propose un nouvel Etat qui inclurait des autonomies indigènes, urbaines et régionales. La création d’un dixième département se place dans le cadre des autonomies régionales sur la base des cinq provinces du Chaco bolivien, qui comprendrait l’Autonomie Indigène de la Nation Guaraní. Cependant, le représentant guarani n’exclut pas la possibilité d’éliminer les départements en vue d’une reterritorialisation totale du pays, sur la base de propositions qu’a fait connaître le vice-ministre de la Décentralisation, Fabián Yaksic.
Ce projet se propose de créer des Unités Territoriales Indigènes, sur la base du territoire ancestral guaraní, et pas seulement sur les Terres Communautaires d’Origine reconnues actuellement. L’autonomie indigène se baserait alors sur ces Unités Territoriales Indigènes, sans prendre en considération la présence de Métis dans cette région, puisque ceux-ci se trouveraient dans les Autonomies Urbaines, dont l’espace d’action serait les municipalités actuelles.
(Sources: Grupo Líder en constituyentesobrana.org)
(Mapa: Provinces actuelles du territoire guarani)


martes, 6 de febrero de 2007

Assemblée Constituante et Peuples Originaires

De plus en plus de voix se font entendre pour dénoncer l’exclusion des peuples originaires du gouvernement et des débats de l’Assemblée Constituante. Le Conseil des Ayllus Originaires de Potosi (CAOP), par l’intermédiaire de son Kuraj Mallku, a fait savoir publiquement que les propositions des peuples originaires ne sont pas prises en considération au sein de l’Assemblée Constituante. La CAOP propose d’appliquer la Justice Communautaire aux Assembléistes qui ne sont pas à la hauteur de leur mandat et d’organiser une autre Assemblée Constituante véritablement représentantive de la majorité de la population bolivienne (Déclaration a radio Pio XII, 3 février 2007).
Cette déclaration est réalisée après de nombreux mois de discussions stériles entre le MAS et les partis d’opposition au sujet de l’approbation de l’article 70 du Règlement de Fonctionnement interne de l’Assemblée Constituante qui définit le mode de vote au sein des commissions et des sessions plénières. Elle surgit également alors que les commissions commencent à travailler. Les Constituants originaires n’interviennent finalement pas au sein de tous ces débats qui sont menés, dans le fond, par les « assesseurs » (ONG entre autres) du MAS et des partis de droite, pour qui les propositions des peuples originaires n’ont que peu d'intérêt.
L’Assemblée Constituante est le lieu d’affrontement entre la droite et la gauche, mais une gauche qui se montre de moins en moins intéressée par les propositions en provenance des ayllus, markas et peuples indiens en général. Sera-t-elle bien alors ce moment historique de reconnaissance de la civilisation amérindienne que tous et toutes attendaient, ou plutôt le début d’un long processus de véritable participation des peuples originaires?

domingo, 28 de enero de 2007

LES DÉBATS DE FOND DE L'A.C. COMMENCENT LUNDI 29 JANVIER


Malgré les incertitudes concernant la modalité d’approbation des articles de la nouvelle constitution (cf. Nouvelles brèves antérieures), les 21 commissions ont été composées, leurs présidents et vice-présidents désignés, et le travail réel de l’Assemblée Constituante devrait donc commencer lundi prochain 29 janvier.
Durant toute la semaine, chacun des 17 partis politiques, organisations sociales, originaires indigènes devra présenter en moins de trois heures sa VISION DE PAYS, c’est-à-dire la nouvelle Bolivie qu'il veut construire.
La Bolivie sera un pays plurinational et unitaire, avec un système d’autonomies et de décentralisation. Les droits des peuples originaires indigènes seront reconnus dans de nombreux domaines: éducation (savoirs locaux), santé (reconnaissance des systèmes de santé traditionnels), terres et territoires (territoires originaires indigènes), justice (« justice communautaire »), économie (reconnaissance des systèmes économiques communautaires), entre autres.
Il faudra donc définir les concepts liés à tous ces droits, comprendre leur fonctionnement, établir des mécanismes d’articulation entre les peuples originaires et la société nationale, dans tous les domaines et niveaux…
L’Assemblée Constituante est bien un moment crucial dans l’histoire de la Bolivie, des pays du Sud, et des peuples originaires du monde entier…


LISTA DE LOS PRESIDENTES/AS Y VICEPRESIDENTES/AS DE LAS 21 COMISIONES DE LA ASAMBLEA CONSTITUYENTE

En fecha 23 de enero, la lista de presidentes y vicepresidentes a las comisiones de la Asamblea Constituyente era la siguiente:
1.-Visión País Presidente: Félix Cárdenas (CN) Vicepresidente: Paulo Rojas (MAS)
2.-Ciudadanía Nacionalidades y Nacionalidad Presidente: Néstor Torres (MOP) Vicepresidente: Nelson Virreyra (MAS)
3.- Deberes Derechos y Garantías Presidente: Jaime Hurtado (PODEMOS) Vicepresidente: Sabina Cuellar (MAS)
4.-Organización y Estructura del Nuevo Estado Presidente: Isabel Domínguez (MAS) Vicepresidente: Álvaro Azurduy (PODEMOS)
6- Órgano Judicial Presidente: Rebeca Delgado (MAS) Vicepresidente: Oscar Urquizu (PODEMOS)
7.- Órgano Ejecutivo Presidente: Eduardo García (MAS) Vicepresidente: Oscar Urquizu (PODEMOS)
8.- Otros Órganos del Estado Presidente: Orlando Ceballos (MBL) Vicepresidente: Saturnino Quispe (MAS)
9.-Autonomías Departamentales, Regionales, Provinciales, Municipales e Indígenas Originarias y Campesinas. Descentralización y Organización Territorial Presidente: Saúl Ávalos (MAS) Vicepresidente: Eduardo Yánez (MNR)
11.-Desarrollo Social Integral Presidente: Edilberto Arispe (PODEMOS) Vicepresidente: Victoria Ruiz (MAS)
12.-Hidrocarburos Presidente: Juan Enrique Jurado (MAS) Vicepresidente: Roberto Vaca (MNR)
13.- Minería Metalurgia Presidente: Gregorio Aro (MAS) Vicepresidente: René Villaroel (PODEMOS)
14.-Recursos Hídricos y Energía Presidente: Ramiro Ucharico (PODEMOS) Vicepresidente: Sonia Tamo (MAS)
15.-Desarrollo Productivo Rural Agropecuario y Agroindustria Presidente: Víctor Vásquez (MAS) Vicepresidente: Katherina Mariaca (MNR)
16.-Recursos Naturales Renovables, Tierra Territorio y Medio Ambiente Presidente: Carlos Romero (MAS) Vicepresidente: Ana María Ruiz (MNR)
17.- Desarrollo Integral Amazónico Presidente: Luís Revollo (UN) Vicepresidente: Edgar Reyes (MAS)
18.- Coca Presidente: Margarita Terán (MBL) Vicepresidente: Sabino Mendoza (MAS)
19.- Desarrollo Económico y Finanzas Presidente: Teodora Tapia (MAS) Vicepresidente: Emilio Gutiérrez (UN)
20.- Fronteras Nacionales, Relaciones Internacionales e Integración Presidente: Ervin Antelo (MNR) Vicepresidente: Afrodisio Tarqui (MAS)
21.- Seguridad y Defensa Nacional Presidente: Lorgio Paz (PODEMOS) Vicepresidente: Limberth Oporto (MAS)


(Fuente: constituyentesoberana.org)




sábado, 27 de enero de 2007

REPRÉSENTATION AYMARA AU GOUVERNEMENT EN BAISSE

Le gouvernement bolivien est composé de différentes tendances politiques allant d’une gauche très classique (occidentales) à des tendances indianistes. La recomposition du gouvernement, mercredi dernier, fut interprétée comme la volonté du président de privilégier le secteur politique des partis de gauche qui l'entourent. Six ministres furent remplacés, dont le ministre d’Education, Félix Patzi, et la Ministre de la Justice, Casimira Rodriguez. Pour le premier, c’est bien un certain « radicalisme aymara » qui lui valut cette décision : son projet de décolonisation et laïcisation de l’Education en Bolivie. Seul le chancelier Choquehuanca représente aujourd’hui une tendance issue de l’Indianité. Félix Patzi est maintenant assesseur du MAS à l’Assemblée Constituante.



COMMENTAIRES: Le travail réalisé par Félix Patzi, sociologue aymara qui assuma la charge de Ministre de l'Education pendant la première année de gestion du gouvernement, a consisté essentiellement à promouvoir la laïcité de l'éducation en Bolivie, mesure qui a été rejetée par de nombreux secteurs et, finalement, transformée par un article qui prévoit l'introduction de l'enseignement de la spiritualité aymara aux côtés de l'enseignement religieux chrétien. La décolonisation de l'éducation a été également l'élément fort de son projet de réforme, qui tendait à promouvoir l'étude et la valorisation des savoirs locaux originaires dans tous les domaines (intra- et inter-culturalité). Le remplacement de Félix Patzi au Ministère de l'Education, et son remplacement par un instituteur appuyé par le Syndicat des Instituteurs Urbains (trotskyste) montre la volonté du président d'effacer l'image de radicalité à laquelle sont associés les membres aymaras de son gouvernement, de s'allier le Syndicat des Instituteurs Urbains qui voit d'un très bon oeil la désignation de leur confrère Victor Cáceres au ministère. Personnellement, je considère que Félix Patzi à eu le courage de placer le débat au niveau du conflit et de l'antagonisme de civilisation, malgré les faiblesses de son projet éducatif: il est maintenant assesseur du MAS à l'Assemblée Constituante, chargé d'orienter la nouvelle VISION DE PAYS que proposeront les Assembléistes du MAS et qui sera l'axe à partir duquel s'élaboreront les articles de la nouvelles constitution.


UNE POSSIBLE APPROBATION DU RÈGLEMENT DE FONCTIONNEMENT DE L’A.C.

Depuis plus de deux mois, l’Assemblée Constituante avance à pas de tortue, en raison d’un conflit qui oppose les Assembléistes du MAS et l’opposition (Podemos, UN). L’enjeu de ce différent concerne l’article 71 du Règlement de Fonctionnement de l’Assemblée Constituante : le mode d’approbation des articles de la nouvelle constitution. Le MAS imposa la majorité absolue, alors que l’opposition les 2/3 des votes. Après plusieurs mois de boycottage de l’Assemblée, il semblerait qu’une voie soit ouverte par le président qui propose de respecter les 2/3 des votes, mais à la condition que les articles qui ne seraient pas défini jusqu’au 2 juillet passent à un Referendum. Une proposition qui devrait être discutée rapidement pour que les commissions puissent commencer à fonctionner régulièrement. N’oublions pas que l’Assemblée Constituante devrait être terminée pour le 6 août, et qu’aucune commission n’a fonctionné jusqu’à présent…