miércoles, 30 de mayo de 2007

Un Etat Unitaire Plurinational Communautaire

L’idée de faire de la Bolivie un Etat Unitaire Plurinational Communautaire proposée par le MAS et le Pacte d’Unité pose problème à l’opposition, qui voit dans la juxtaposition des termes «unitaire» et «plurinational» une antinomie et un risque. « La proposition d’un Etat « plurinational » n’est pas défendable du point du vue analytique ; elle est politiquement dangereuse (« à haut risque ») ; et moralement peu responsable en raison des conséquences qu’elle aura sur le pays, alors qu’il existe d’autres voies, moins coûteuses, pour affronter le problème historique du pays », explique Jorge Lazarte, l’idéologue du parti de l’opposition Union Nationale (UN).

Pour l’opposition, il serait souhaitable de maintenir un Etat « National », qui reconnaîtrait la diversité culturelle du pays, de ses formes d’organisation politique et sociales, au sein d’autonomies indigènes, mais de ne pas les reconnaître comme Nations.

La proposition du Pacte d’Unité de reconstituer les territoires ancestraux des nations indiennes n’a pas été acceptée par le MAS, car ces nations (aymara, quechua, guarani, par exemple) se trouvent actuellement dans plusieurs pays sud-américains.

On le devine, la reconnaissance d’un Etat Plurinational est l’un des enjeux fondamentaux des discussions qui se déroulent actuellement au sein de la Commission de Vision de Pays à Sucre, puisque les nations indiennes représentent la majorité du pays. Aux pouvoirs actuels de l’Etat, actuellement au nombre de trois (Exécutif, Législatif et Judiciaire) s’ajouterait un quatrième pouvoir : le Pouvoir Social Plurinational, qui serait composé en majorité par les nations indiennes.

Face à cette reconnaissance politique des nations et peuples indiens, les débats s’animent de plus en plus à Sucre...
Poursuivons maintenant la lecture de la Proposition de Constitution du Pacte d’Unité qui regroupe plusieurs organisations paysannes, originaires-indiennes (indígenas) du pays. La proposition finale de Constitution du MAS n’est pas encore publique.

PROPOSITION ADOPTÉE PAR CONSENSUS PAR LE PACTE D’UNITÉ
Article 5.

I. La souveraineté réside dans l’ensemble des nations et peuples indigènes originaires paysans, afrodescendants et dans la population culturellement diverse des campagnes et des villes; elle est inaliénable et imprescriptible et d’elle émanent les fonctions et attributions du pouvoir publique; elle s’exerce de forme directe et a travers ses représentants dans les termes que cette Constitution établit. Les fonctions des pouvoirs Exécutif, Législatif, Judiciaire et Social Plurinational ne pourront pas être concentrés dans un seul organe.

II. Le pouvoir constituant réside dans les nations et peuples indigènes originaires paysans, afrodescendants et dans la population culturellement diverse des campagnes et des villes; il est inaliénable imprescriptible et ne peut être délégué à aucun autre pouvoir public et est exercé de façon directe en défense de l’unité des intérêts de l’Etat Unitaire Plurinational Communautaire.

Article 6.

I. L’Etat Unitaire Plurinational Communautaire adopte pour son gouvernement la forme démocratique, participative, représentative et communautaire.

II. L’organisation politique se base dans le principe de participation des nations et peuples indigènes originaires paysans, afrodescendants et de la population culturellement diverse des campagnes et des villes dans la prise de décisions, au travers de ses propres mécanismes et de ceux établis dans cette Constitution; la responsabilité individuelle et sociale du mandat; la révocabilité et l’alternance des charges dans tous les niveaux de l’Etat.

III. La souveraineté s’exerce au moyen des mécanismes de démocratie suivants:

a) Participative, au moyen d’Assemblées et de Cabildos Communautaires, de Consultation préalable, de Referendums, Plébiscites, Initiative Législative Citoyenne et de Révocation de mandat.

b) Représentative, au moyen de l’élection de représentants par vote universel et secret, tout en garantissant la parité et l’alternance entre hommes et femmes.

c) Communautaire, au moyen de l’élection, la désignation ou la nomination de représentants selon normes particulières.