domingo, 10 de enero de 2010

Finances et éthique


Je viens de lire plusieurs articles sur la finance islamique. Il me semble intéressant de proposer un système financier participatif, avec une exigence éthique, de partage des pertes et des profits. Un système fondé sur 5 piliers: 1. Principe d'interdiction d'intérêt (pas de riba); 2. Principe d'interdiction de l'incertitude, de spéculation (pas de gharar, ni de maysir); 3. Principe d'interdiction de secteurs illicites (pas de haram); 4. Principe de partage des pertes et profits; 5. Principe d'existence d'un actif sous-jacent.


Quelques questions me viennent alors à l'esprit:
- Dans les sociétés qui ne sont pas soutenues par une religion, mais plutôt par un principe de réciprocité, les valeurs créées par le système de réciprocité et ses structures pourraient servir de fondement à la mise en place d'entreprise (au sens large, bien entendu, pas au sens capitaliste) et d'un système financier. On pourrait penser par exemple à créer des relations entre "clients" sous forme d'ayni, un partenaire donnant une somme d'argent ou un bien pendant une période maximale, et le donataire reproduit par la suite le don reçu. Serait-il possible alors de transposer l'ayni agricole (en main d'œuvre) ou festif (en produits alimentaires, boissons et main d'œuvre) à un domaine plus vaste, et de l'utiliser comme fondement d'un "prêt" dans le cadre d'un système financier de réciprocité? Pourrait-il en être de même de toutes les structures de réciprocité. Car si les commerçants ou artisans aymaras et quechuas font des mini-prêts à des taux d'intérêts très élevés, c'est qu’ils n’ont pas d'autres alternatives.
- Comment garantir la reproduction des valeurs nées de la réciprocité? Car il faut bien de la confiance entre les partenaires. Ne faudrait-pas justement établir avec plus de précision les différentes structures de réciprocité et les valeurs qu'elles produisent. Car on le voit au quotidien dans les communautés: là où il n'y a plus de structures communautaires de réciprocité (plus de fêtes à cause des églises évangélistes; plus de gestion commune des terres, en raison de la réforme agraire de 53; etc.), de nombreuses personnes adultes dénoncent l'individualisme galopant, "chacun de pensant qu'à soi").
- Mais ces systèmes son différents selon les régions, les communautés même. Il serait alors important de détacher les structures des imaginaires dans lesquels elles se déploient, pour établir les structures de base qui pourraient servir de base à ces entreprises. Il ne faudrait pas de plus limiter cette initiative aux hauts plateaux: les peuples indiens des basses terres doivent participer de ce système.
- Serait-il possible de maintenir ces principes issus de la réciprocité au moyen de la transmission orale, à une époque où la grande majorité de la population indienne a été "alphabétisée". Ne faudrait-il pas alors rédiger un texte de principes pour le fonctionnement des ces entreprises?