De plus en plus de voix se font entendre pour dénoncer l’exclusion des peuples originaires du gouvernement et des débats de l’Assemblée Constituante. Le Conseil des Ayllus Originaires de Potosi (CAOP), par l’intermédiaire de son Kuraj Mallku, a fait savoir publiquement que les propositions des peuples originaires ne sont pas prises en considération au sein de l’Assemblée Constituante. La CAOP propose d’appliquer la Justice Communautaire aux Assembléistes qui ne sont pas à la hauteur de leur mandat et d’organiser une autre Assemblée Constituante véritablement représentantive de la majorité de la population bolivienne (Déclaration a radio Pio XII, 3 février 2007).
Cette déclaration est réalisée après de nombreux mois de discussions stériles entre le MAS et les partis d’opposition au sujet de l’approbation de l’article 70 du Règlement de Fonctionnement interne de l’Assemblée Constituante qui définit le mode de vote au sein des commissions et des sessions plénières. Elle surgit également alors que les commissions commencent à travailler. Les Constituants originaires n’interviennent finalement pas au sein de tous ces débats qui sont menés, dans le fond, par les « assesseurs » (ONG entre autres) du MAS et des partis de droite, pour qui les propositions des peuples originaires n’ont que peu d'intérêt.
L’Assemblée Constituante est le lieu d’affrontement entre la droite et la gauche, mais une gauche qui se montre de moins en moins intéressée par les propositions en provenance des ayllus, markas et peuples indiens en général. Sera-t-elle bien alors ce moment historique de reconnaissance de la civilisation amérindienne que tous et toutes attendaient, ou plutôt le début d’un long processus de véritable participation des peuples originaires?