lunes, 10 de diciembre de 2007

Approbation de la nouvelle Constitution

Dans la nuit du 8 au 9 décembre, le texte de la nouvelle Constitution a été approuvé dans le détail, à Oruro, après une révision plus que rapide, environ 14 heures.
Les commentaires externes au MAS, tant du côté "indien" que du côté de la droite (PODEMOS), sont évidemment critiques, en particulier parce que la Constitution serait une espèce de "pot-pourri", qui aurait pour intention de vouloir satisfaire tout le monde, en espérant parvenir ainsi à rétablir une certaine paix sociale.


D’un côté, les secteurs "indianistes" reprochent au MAS de ne pas avoir véritablement transformé la structure de l’Etat néo-colonial, en ne faisant qu’ajouter certains termes (pas encore bien définis) concernant la population « indienne » : communautaire, réciprocité, autonomies indigènes, population indigène-originaire paysanne (alors que le recensement de 2001 a montré que la majorité de la population indienne est urbaine), propriété communautaire, juridiction indigène (droit coutumier). D’autres critiques concernent plus particulièrement le maintien de la propriété privée, à côté de la propriété communautaire et de propriété de l’Etat. Leur critique rejoint celle de secteurs de la gauche indigéniste, dont de nombreuses propositions en tant que Pacte d’Unité n’ont pas été reprises dans le nouveau texte constitutionnel. D’autres, enfin, reprochent au texte d’avoir été élaboré par quelques assesseurs non-indiens, qui auraient d’une certaine façon idéalisé l’Indien, le droit coutumier, l’économie communautaire, bref, de ne pas connaître la réalité actuelle de la population indienne.

De l’autre côté, l’opposition de droite, c’est-à-dire PODEMOS, les Comités Civiques de Santa Cruz, Béni, Pando, Cochabamba, Chuquisaca y Tarija, et certaines préfectures, considère que le nouveau texte est une claire atteinte à leurs intérêts économiques, puisque la propriété agraire sera limitée à 5.000 ou 10.000 Ha (un référendum devrait définir la superficie autorisée), et devra obligatoirement assumer une fonction économique et sociale. Le MAS prévoit également une révision de l’origine de certaines fortunes de l’oligarchie de Santa Cruz, ce qui indirectement est à l’origine de réactions négatives de la part de l'élite de ce département.


Ce qui est clair, c’est que le MAS n’a pas pensé le pays en termes d’interfaces de systèmes, mais bien en termes de juxtaposition ou d’agrégat de ces systèmes politiques, économiques, juridiques, et sociaux. Or, nous sommes bien en face d’un antagonisme de civilisation : d’un côté un système capitaliste, dont les représentants sont d'ailleurs d'origine occidentale et se revendiquent comme tels (croate, libanaise, etc.), fondé sur l’intérêt privé, le développement extensif basé sur la technologie de pointe, l’exportation, l'entreprise privée, le paradigme positiviste, etc. D’un autre côté, un système procédant de la civilisation amérindienne, basé sur le principe de réciprocité, le développement qualitatif, intégral (économique, social, symbolique) et que l’on peut plus facilement comprendre à partir du nouveau paradigme scientifique.

La nouvelle Constitution n’a pas permis un dialogue de civilisation, mais au contraire de renforcer la relation de force entre les deux systèmes. Mais ce dialogue était-il possible ? Je ne le pense pas, car pour qu’il y ait dialogue, il faut que les deux parties en présence se reconnaissent d’abord comme interlocuteurs égaux, or l’élite politique, économique et intellectuelle de l’Orient du pays, considère encore les Aymaras et les Quechuas (les « Qullas »), comme des sous-hommes, des ignorants, comme une race inférieure (cf. les insultes racistes proférées contre les Assembléistes à Sucre ). Evo Morales est président depuis 2005, mais ils ne l’acceptent pas encore comme tel ! Difficile alors d'établir un dialogue...

sábado, 1 de diciembre de 2007

Nouvelle Constitution bolivienne

Cf. texte intégral de la nouvelle Constitution en espagnol: http://www.constituyentesoberana.org

Ce document approuvé "globalement" (en grande), doit maintenant être révisé dans le détail...